François Kustler

*10 Juillet 1930 -- +11 Septembre 2012

 Souvenons-nous   de Vanessa Yuel Kustler en hommage a son grand-père


          Lorsque l’on perd quelqu’un, le sentiment de manque ne nous quitte jamais vraiment. Il faut apprendre à vivre avec le vide laissé par l’absence. Pourtant, aussi contradictoire que cela soit, c’est lorsque l’on perd réellement quelqu’un que l’on se rend compte à quel point cette personne comptait pour nous. Pour nous, il s’agit de notre grand-père, notre papapa, qui a fait partie de nos vies depuis notre plus tendre enfance, jusqu’à notre vie de jeunes adultes. 
Nous avons eu la chance de le compter dans nos vies pendant longtemps, même si lorsqu’il nous a quitté, nous aurions aimé l’avoir encore plus longtemps à nos côtés. 
Comme le dit le célèbre dicton, « le temps passe, les gens changent, les souvenirs restent ». En effet, les souvenirs restent…pour nous, ses petits-enfants, nous nous souvenons d’un papapa aimant, présent, généreux et adorable. 
On se souvient des moments où on partait avec lui et sa charrette dans les champs ou les jardins, les mercredis où il n’y avait pas école. Il nous laissait pousser la charrette, qu’est-ce qu’on adorait ça !
On se souvient des midis où on rentrait manger chez lui et notre mamama, et qu’il m’écrivait le nom du plat que l’on venait de manger, traduit en allemand, sur un morceau de papier, pour le cours de langue qui allait suivre, afin que je ne me sente pas honteuse de ne pas savoir au moment où le professeur m’interrogerait.
On se souvient des longues discussions où il nous racontait son enfance passé pendant la Seconde Guerre Mondiale, les souvenirs qu’il en avait, le souvenir de ses parents ou de son travail.
On se souvient des fins d’après-midis, où en rentrant de l’école pendant l’hiver, il nous mettait nos dessins animés préférés.
On se souvient des longues soirées d’été où il nous surveillait pendant que l’on jouait au ballon devant sa porte.
On se souvient de sa présence et de sa sensibilité dans les moments plus difficiles, de son écoute et de ses mots pour nous redonner espoir. 
Il était quelqu’un de bon, qui avait de bonnes valeurs et qui ne jugeaient pas les gens sans les connaître. Il était un grand-père modèle, toujours inquiet pour nous et toujours là pour nous encourager et être fier de nous. 
On se souvient des jours où il venait tôt le matin, lorsque nos parents étaient au travail, pour vérifier que tout allait bien. Quand on se levait, il était toujours à la même place dans la salle à manger, assis, les bras croisés, avec son sourire dès qu’il nous voyait.
On se souvient de ses bérets, qu’on aimait prendre et mettre sur nos têtes. 
On se souvient des nombreux moments où, sans que l’on s’y attende, il nous donnait des petits billets en cachette et s’énervait lorsqu’on lui disait « mais non papapa ! »

On se souvient des moments où on rigolait car il s’endormait sur sa chaise et qu’il se réveillait quelques milli secondes pour se rendormir tout aussi vite.
On se souvient des fois où l’un de nos chien s’échappait de notre cour et que c’est papapa qui venait sonner à notre porte car il l’avait récupéré. Il était même déjà tombé 2 fois, ça nous avait fait mal au cœur.
On se souvient, en allant ou en rentrant du lycée ou du collège, qu’il nous faisait de grands signes de main de sa maison, qui était dans la même rue que la nôtre, pour nous dire bonjour ou aurevoir. 
Je me souviens personnellement du jour où, pour son anniversaire, je lui avais offert une simple tasse spécial pour grand-père, et que cela l’avait ému jusqu’aux larmes.
Je me souviens du jour où je lui ai dit « Au revoir » avant de partir pendant quelques temps pour l’Angleterre, je me souviens de ses larmes qu’il n’arrivait pas à cacher.
Je me souviens des lettres que l’on s’envoyait pendant le temps où je n’étais pas là dans lesquelles il reprenait ce que je lui avais dit, pour que je voie qu’il avait bien lu mes courriers.
On se souvient de ses appels, pour savoir si on allait bien tout simplement.
Nous nous souvenons d’énormément de choses… Quand on est dans le début de la vie d’adulte, on a tendance à s’éloigner, à passer notre temps à s’amuser, à sortir entre amis, on fait passer beaucoup de choses avant la famille, et la perte d’un proche est toujours un électrochoc, c’est à ce moment-là qu’on se rend compte que l’on a été égoïste et que l’on aurait pu passer plus de temps avec lui, avec papapa…et c’est quand il n’est plus là que la phrase « tu passes bientôt » prend tout son sens. Mais il faut apprendre à aller de l’avant et de se souvenir des beaux moments passés ensemble, et les souvenirs heureux ne devraient pas faire naître de regrets. 
Il nous veille de là où il est maintenant, et même si beaucoup de gens ne croient pas en ça, moi, il vient me voir dans mes rêves. Une fois j’ai rêvé de lui, il était devant son pommier, entouré d’une forte lumière et il m’a demandé « Est-ce que ça va ? ». Je lui ai répondu que j’allais bien et qu’il ne devait pas s’inquiéter. Pour moi c’est un signe qu’il veille toujours sur nous, qu’il est encore là, quelque part et qu’il s’inquiète toujours autant. Je me souviens aussi d’une fois où je n’allais pas bien du tout moralement et que je lui ai demandé en pleurant, de m’aider de là où il était, de faire quelque chose pour moi. Quelques semaines après, je me sentais mieux. Il m’a aidé, j’en suis persuadée. 
Il est au paradis, avec sa salopette et son béret, il nous attend et je n’ai pas peur de la mort car je sais qu’il sera là-haut pour nous attendre tous, nous les gens qu’il aimait. Notre papapa aimait sa famille plus que tout. On l’aimait énormément et on l’aime toujours. Il restera dans nos cœurs à tout jamais et nous parlerons de lui à nos enfants et à nos petits-enfants. On se souviendra de lui comme ayant été un grand-père en or.

De Vanessa Kustler Yuel à son grand père

 

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